Arrivée de Cléo

Après un long et laborieux voyage dans les couloirs de Pop Model, Cléo arriva enfin dans sa chambre, elle avait espéré tout du long être la première à y arriver et c’est le cas. En entrant dans la chambre, elle la trouva vide. Celle-ci était très confortable. L’année dernière Cléo avait eu la chance d’avoir de la voisine plutôt calme et elle n’était pas dérangée, mais cette année elle avait l’impression que tout allé changer.
La jeune fille posa ses valises sur un lit qu’elle destina comme le sien, le lit le plus proche de la fenêtre, et commença à ranger ses affaires dans son armoire.
Cléo était très maniaque et aimé que tout soit en ordre, voir du bordel partout dans une pièce la mettait dans un accès de colère qu’on ne lui connaissait pas.
La jolie blonde sortie d’une deuxième valise son réveil électronique et le posa sur sa table de chevet, puis dans cette même valise, elle sorti une trousse de toilette, qui n’était pas pour cette usage, puisqu’elle contenait tout ses médicaments, même après avoir passé toute ses années à l’hôpital pour se soigner, elle devait toujours prendre ces drogues, qui lui évitait de faire une rechute.
Elle rangea cette fameuse trousse dans un des tiroirs de sa table de chevet en espérant qu’une de ses futures colocataires n’iraient pas mettre son nez là ou il ne faut pas. Car Cléo n’aimait pas avoir l’air faible aux yeux des autres, elle se faisait passer pour une fille qui était juste trop pâle et qui n’aimait pas trop manger, d’ailleurs dans cette école seule l’infirmière et la directrice était au courant de son état.
Ses affaires étaient presque rangé quand elle entendit une voix dans le couloir.

Devant la porte, Elisa hésitait. Entrer ou rester là ? Elle mordilla sa lèvre inférieure, son petit tic à elle. Dans la poche de son jean, sa main gauche caressait son PC-MEMO. Et si elle l’appelait ? Personne ne pourrait le savoir, non ? Ce serait son secret à elle, et à elle seule. Elle en avait pourtant une bonne quantité déjà … Elle s’assit en tailleur à l’autre bout du couloir et sortit tout doucement son PC-MEMO de sa poche. Elle prit une bouffée d’air avant de composer le numéro d’Alexander. Une sonnerie. Deux sonneries. Trois sonneries … « Allo ? » demanda une voix faible au bout du fil. « Allo ? » Elisa ne répondit pas. C’était trop bon d’entendre sa voix. Tellement bon qu’elle resta pétrifiée, ne sachant pas quoi lui répondre. « Elisa ? Elisa, c’est toi ? » Elle raccrocha. C’était plutôt bête, elle le savait. Mais quoi ? C’avait été automatique. Elle n’avait pas réfléchit à son geste. Elle déglutit, soupira, puis se releva. Elisa leva sa main gauche pour ouvrir la porte puis se ravisa. Elle contempla la petite entaillure. Trop de mauvais souvenirs. Beaucoup trop. De rage, elle dégagea sa main et tendit la droite vers la poignée. La nouvelle Elisa allait arrivée … gare à vous ! Dans la chambre, une jeune fille était déjà installée. Elisa sourit. Elle se dirigea vers son lit, installa vite-fais ses affaires dans l’armoire. Elle s’assit ensuite en tailleur sur son lit, rebondit un peu dessus et plongea son regard noisette dans les yeux de sa colocataire. Bon, nous y voilà. Finalement, c’est pas si horrible. Elle a l’air sympa … Attends, t’aurais pas oublié un truc ? Un truc du genre … te présentée ?

« Salut ! Je suis Elisa ! »

s’exclama-t-elle en se relevant.

Debout sur son lit, Elisa regardait sa colocataire, un sourire enfantin aux lèvres. Youhou ! Ca commence bien … Elle sauta de son perchoir et arriva aux pieds de la fille. Elle ? Bizarre ? Mais pas du tout voyons ! Juste un peu … farfelue ?

Cléo prit une écharpe verte anis qui se trouvait dans son sac, au moment où elle allait la rangée, sa colocataire entra dans la pièce. A première vue, celle-ci avait l’air sympathique et joyeuse, la jolie Cléo lui lança un sourire et la fille se présenta. Elisa, donc sa coloc s’appelait Elisa, la blonde grava ce prénom dans sa mémoire, pour ne pas l’oublier et se présenta.

« Salut, moi c’est Cléo. »

Cléo rangea l’écharpe qu’elle tenait dans sa main, dans son armoire, tout semblait être très bien rangeait, oui tout était bien rangeait.
Etant timide Cléo ne se décida pas à engager la conversation, il était difficile de vraiment parler aux personnes, quand trois ans plus tôt ceux-ci vous regardez comme un extraterrestre, parce que vous portiez un foulard à la place de cheveux.
La jeune fille sortit son PC-MEMO de son sac à main puis consulta ses mail, bien sûr sa mère lui en avait déjà envoyé une bonne dizaine, dont le dernier disait, « si tu ne réponds pas dans les deux prochaines heures je vient tout de suite te chercher ».
Les mères toujours en train de s’inquiéter pour leurs progénitures, mais Cléo la comprenait après toutes ses années de galères, la petite famille était vraiment soudé.

C’est tout ? Hum … génial ! Ca va être gai tout ça ! Elisa s’assit de nouveau en tailleur sur son lit. Elle caressa l’épaisse couverture de son lit. Bon, et maintenant ? Elisa se déchaussa. Tranquillement, elle posa ses Victoria au bout de son lit. Elle observa Cléo. Elle pencha la tête sur sa gauche, essayant de voir les affaires de celle-ci.

« Waouh ! Dis donc, c’est super bien rangé ! Moi, j’y arrive pas. J’essaye de bien ranger et tout, mais j’ai pas assez de patience. Au bout d’un moment j’en ai marre et j’envoie tout valser ! Je crois que c’est l’un de mes plus grands défauts … enfin, peut-être pas. J’en ai pas mal, des défauts, même pleins ! Alors trouver le pire, c’est pratiquement impossible. »

Un sourire s’épanouit sur le visage d’Elisa. Peut-être parlait-elle trop … Bah ! Tant pis ! Il fallait bien faire connaissance, non ? Alors autant se montrer telle qu’elle était vraiment.

Elisa avait l’air vraiment bavarde, quel contraste par rapport à elle. Cléo marqua un rapide mail à sa mère, puis regarda ça coloc. Celle-ci se mit à parler ou plutôt à débattre sur son problème de rangement et ses défauts. Cléo la regarda puis sourit, peut être devait-elle parler, oui sûrement.

« -Pour le rangement, c’est simple il suffit d’avoir la méthode… Euh sinon on s’y retrouve plus. »

Cléo passa une main dans ses cheveux blonds puis rajouta.

« -C’est pas mal les défauts parfois, il ne faut jamais rechercher la perfection, sinon rien n’est plus amusant. »

La jeune fille ferma son PC-MEMO et le posa sur sa table de chevet. Elisa avait vraiment l’air gentille et peut être qu’à son contact Cléo deviendrait moins timide qui sait ? Les miracles faisaient souvent partis de sa vie.

« On se retrouve très bien dans le bordel aussi parfois tu sais ! »

Elisa sourit. C’était bien vrai. Il lui arrivait de ranger sa chambre et d’être perdue, alors que si elle laissait tout en vrac : tout allait bien. Pas la peine de tant d’efforts. Elle étendit ses jambes, alla attraper ses pieds, et les remit sous elle.

« Oui, j’aime bien mes défauts. De toute façon, ils sont tellement encrés en moi qu’ils ne pourront jamais me les enlevés. »

Elle retourna sa main gauche et inspecta sa paume. Un sourire –ou plutôt une grimace– s’étendit sur son visage. Son passé était elle, en fin de compte. Pas la peine d’essayer de l’effacé : c’était lui qui l’avait faite. Elle ne devait pas le cacher. Il était à elle, rien qu’à elle. Elle ne devait pas en avoir honte.

« Sinon … pourquoi es-tu là ?»

demanda-t-elle avec hésitation

Cléo sourit à Elisa puis s'assit tranquillement sur son lit, le peu d'énergie qu'elle avait eu dans la journée c'était de nouveau fait la malle, mais elle en avait l'habitude, elle faisait semblant d'être en pleine forme puis répondit à sa colocataire.

"- Je suis venu volontairement mais euhh... mes parents ne voulaient pas. Ils auraient préféré me garder avec eux, mais j'ai arrivé à les convaincre."

Ce qu'elle ne disait pas c'était qu'avant l'année passé, elle n'avait jamais été dans une école.

"-Et toi pourquoi est tu ici ?"

Wendy peinait à tirer ses lourdes valises à travers le couloir. Pourtant, la jeune fille était pressée d'arriver dans sa chambre. Enfin, elle se retrouva devant la porte et posa sa main sur le détecteur biodorant.

- Bzzz ... Identification validée ... bzzz ... Mademoiselle Wendy Allen Huston, bonjour.

La jeune fille pénétra dans la pièce et réalisa une analyse rapide. Deux jeune filles étaient déjà présentes, assises sur leur lit. La pièce était propre, ordonnée, claire, luxueuse, confortable ... mais trop parfaite à son goût. Elle fit quelque pas en direction d'un lit inhabité, posa ses deux valises et fit volte face en direction de ses deux camarades. Finalement, elle risqua quelque mots, essayant d'adopter un visage aussi naturel et détendu que possible. * Allez Wendy... 1... 2 ... 3*

- Bonjour ! Moi c'est Wendy.